Filières de démantèlement des véhicules en fin de vie

Filières des véhicules en fin de vie et principales étapes de démantèlement

 

Les filières des différents véhicules en fin de vie sont :

  • Les véhicules hors d’usage (VHU),
  • Les trains et métros,
  • Les avions,
  • Les navires.

Les grandes étapes du démantèlement des véhicules en fin de vie sont :

 

 

Contextualisation et enjeux des filières

Les VHU, une filière bien développée

L’industrie automobile est très dépendante des ressources naturelles. Elle consomme 6 % de la production mondiale de cuivre, 15 % de celle d'acier et jusqu'à 60 % de celle de plomb. La substitution ou la réduction de l'usage des matériaux ne suffit pas, il faut utiliser des matériaux recyclés.

 

Le segment VHU est composé des centres VHU et des broyeurs. Le centre VHU, seul habilité à recevoir ces véhicules, les dépollue, les démonte et en valorise des pièces avant de les envoyer chez le broyeur.

La filière se professionnalise de plus en plus de par l’action des constructeurs et des formations dédiées.

 

En 2012, l’âge moyen d’une voiture particulière est de 8,3 ans alors que chaque année près de 2 millions de voitures sont vendues en France (même si le chiffre est en baisse depuis 2008) (source CCFA). De nombreux véhicules sont donc à démanteler chaque année.

 

Un véhicule pèse, actuellement, en moyenne, 1257 kg. Il est composé de 70% d’acier, de 23% de polymères et 7,5% d’autres matériaux (verre...). Le recyclage de l’acier ne pose pas de problème car les techniques utilisées sont éprouvées. Les polymères sont, quant à eux, nombreux et souvent mélangés, ce qui pose plus de difficultés. 

 

La filière de démantèlement des voitures est bien développée grâce à la Directive 2000/53/CE sur la responsabilité liée aux VHU et sa transcription dans la loi française.

La France est, cependant, en deçà des objectifs assignés : les taux de 2010 transmis à la Commission européenne en 2012 sont respectivement de 79 % pour réutilisation et recyclage et 81,9 % pour réutilisation et valorisation, alors que les objectifs

 

Etat actuel de la situation

Points positifs

Enjeux restants

  • Réglementation avec objectifs de valorisation et de recyclage précis et importants
  • Encore peu d’utilisation de pièces remanufacturées
  • Taux d’utilisation de matières premières recyclées dans un véhicule neuf dépassant rarement 25 % surtout concernant le plastique à cause de contraintes d’apparence, de performance et d’approvisionnement

 

 

Actuellement, peu de voies existent pour le démantèlement d’autres moyens de transport, notamment parce que ces segments sont de taille bien plus limitée que celui des VHU.

 

 

Les trains et métros

Avant 2000, le matériel obsolète était vendu à l'étranger ou détruit ; aujourd’hui, avec la politique de recyclage et de traitement de l’amiante, ces ventes sont interdites et le recyclage encouragé. Le gisement à démanteler serait d'environ 30 à 40 000 T/an.

 

La durée d’exploitation moyenne d’un métro est de 40 ans.

 

Etat actuel de la situation

Points positifs

Enjeux restants

  • L’activité est souvent rentable grâce à la revente de pièces détachées
  • Le désamiantage est un réel enjeu pour les voitures réformées datant d'avant 1995 et il est très coûteux
  • Il y a peu de filières spécifiques de démantèlement

 

Les avions

L’industrie aéronautique n’est soumise à aucune réglementation spécifique au niveau mondial mais elle doit garantir la gestion sécurisée des pièces détachées et chaque phase de démantèlement en France est soumise à la législation européenne relative à l'élimination des déchets dangereux. Les centres de démantèlement sont ICPE et doivent assurer la traçabilité des matériaux traités afin de répondre aux exigences en matière de prévention des risques environnementaux.

 

La durée de vie moyenne d'un avion commercial est de 26 ans. Elle était de 31 ans auparavant mais les avions sont désormais mis à la retraite de plus en plus tôt car les compagnies préfèrent acheter de nouveaux appareils consommant moins de carburants. Le gisement à démanteler serait d'environ 5000 T/an.

 

Des initiatives existent mais sont encore peu nombreuses. Le projet pilote « Pamela » (Process for Advanced Management of End-of-life of Aircraft d’Airbus), soutenu par la Commission Européenne, a permis de tester les procédures de déconstruction sur un A300, un A380 et la valorisation des pièces et de matériaux récupérés (suivant la directive VHU de 2000).

 

Etat actuel de la situation

Points positifs

Enjeux restants

  • Revente de pièces détachées lucrative
  • Coût du démantèlement (recyclage, transport)
  • Manque de traçabilité (les pièces peuvent perdre jusqu’à 90% de leur valeur)
  • Très peu de métaux récupérés par rapport aux métaux automobiles
  • Difficulté de recyclage des matériaux composites (forte présence)
  • Un aéroport peut autoriser un ferrailleur local à démanteler en bout de piste un avion en fin de vie avec très peu de tri. La non-séparation de différents alliages réduit la valorisation et le réemploi des matériaux

 

 

Les navires

Quelques chiffres de 2010 en France :

  • 76 navires de guerre (hors sous-marins) à déconstruire (environ 100.000 tonnes),
  • Près de 5000 bateaux de pêche ayant plus de 20 ans donc potentiellement à démanteler sous peu,
  • De nombreux navires marchands,
  • Environ 375 000 bateaux de plaisance inactifs.

L’âge moyen des bateaux de plaisance français est de 23 ans.  

 

La Convention de Hong Kong sur le « recyclage sûr et écologiquement rationnel des navires » n’a pas été ratifié par un nombre suffisant de pays (minimum 15) ; de ce fait, la filière peine à se mettre en place.

 

En effet, hormis quelques sites de démantèlement en France pour la flotte militaire (dont les sous-marins) et les navires fluviaux de taille moyenne et les bateaux de pêche (financés par des plans de sortie de flotte européens (PSF)), la filière est quasi-inexistante en France. En effet, les navires marchands sont en très grande majorité découpés en Asie et il y a très peu de démantèlement des bateaux de plaisance.

 

Etat actuel de la situation

Points positifs

Enjeux restants

  • Quelques types de bateaux pris en charge grâce à la REP sur les bateaux de plaisance et de sport (janvier 2017)
  • Peu de sites de démantèlement
  • Coût important de démantèlement
  • Présence de nombreux polymères et composites dans la composition des bateaux
  • Pas de rentabilité des pièces détachées
  • Gisements diffus (coût transport, abandon...)

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