Contraction usuelle de l’expression "diversité biologique", la biodiversité est "la variabilité des organismes vivants de toute origine, y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques ainsi que les complexes écologiques dont ils font partie ; ce qui inclut la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes." Convention des Nations Unies sur la Diversité Biologique, Nations Unies, Article 2, 1992
Le monde vivant est divers à tous niveaux :
La biodiversité est marquée par une extinction massive des espèces, la 6ème, selon les experts scientifiques. Celle-ci pourrait engendrer la disparition de 75% des espèces animales dans les siècles à venir. Une menace largement relayée, notamment lorsque 15 364 scientifiques de 184 pays ont publié un manifeste dans le Monde fin 2017 pour appeler à la préservation de nos écosystèmes.
"Il reste beaucoup à faire pour mieux connaître la biodiversité dans ses multiples dimensions" (Stratégie Nationale pour la Biodiversité 2011-2020), mais déjà les sciences de la nature nous enseignent trois choses fondamentales :
ORÉE s’investit dans la priorité "Biodiversité et Économie" depuis plus de 10 ans en animant des Groupes de Travail (GT), en organisant des colloques, en concevant divers outils et publications, et en participant aux manifestations et groupes de réflexion internationaux (Secrétariat de la Convention sur la Diversité Biologique, Global Reporting Initiative, etc.) et nationaux (Stratégie Nationale pour la Biodiversité, Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité, etc.).
Ces travaux visent un double-objectif :
• Mettre en évidence l’interdépendance entre les activités économiques et la biodiversité, notamment via les services écosystémiques ;
• Co-construire des démarches visant à gérer ces relations d’interdépendance, non pas comme une contrainte, mais comme un enjeu au cœur de la stratégie des organisations.
Les réflexions menées dans le cadre du Groupe de Travail « Biodiversité et Économie » nous ont permis de nous investir sur deux plateformes : la Plateforme de l’Initiative française pour les Entreprises et la Biodiversité et la Plateforme « Énergies Durables ».
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La résolution adoptée lors de la COP-10 de Nagoya de la Convention sur la diversité biologique (CDB) demande au Secrétariat Exécutif de la CDB « d’encourager la création d’initiatives entreprises et biodiversité nationales et régionales en facilitant un forum de discussion entre les Parties et les autres gouvernements, les entreprises et les autres parties prenantes, en se concentrant sur le niveau global » (Décision X/21).
Pour répondre à cette demande le Secrétariat de la CDB met en place des National Business and Biodiversity Councils et une Global Platform on Business and Biodiversity (Plateforme Mondiale sur la Biodiversité et les Entreprises, qui inclut un portail d'échange entre Business Councils et entre les acteurs économiques et leurs parties prenantes).
ORÉE, en tant que représentant du point focal français du Global Partnership for Business and Biodiversity, gère la plateforme de l’Initiative Française pour les Entreprises et la Biodiversité (www.biodiversite-entreprises.fr). Cette plateforme met en relation les différentes parties prenantes œuvrant sur les thématiques de « Business and Biodiversity » et présente les meilleures pratiques en la matière.
Organisée en écosystèmes, la biodiversité assure des processus écologiques : pollinisation, fixation de l’azote, épuration de l’eau, fixation du carbone, etc. Parce que ce fonctionnement du tissu vivant planétaire et les processus induits contribuent aux activités et au bien-être des sociétés humaines, on parle alors de services fournis par les écosystèmes ou services écosystémiques.
Le Millenium Ecosystem Assessment (Évaluation des Ecosystèmes pour le Millénaire), une étude menée à la demande de l’ONU de 2001 à 2005 qui a mobilisé plus de 1 360 experts du monde entier, propose de classer ces services écosystémiques en 4 catégories :
Liste complète des services tirés des écosystèmes, selon le MEA (source : ESR, WBCSD).
La théorie économique a longtemps considéré la nature et ses ressources comme éternelles et illimitées, de par leur gratuité. Cependant, les choix et comportements socio-économiques ont une influence sur la biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes. De plus, la biodiversité et les services fournis par les écosystèmes sont absolument nécessaires à de nombreuses activités économiques et au bon fonctionnement des sociétés humaines. Ils sont donc source de valeur pour la société même si cette valeur n’est pas toujours entièrement mesurable avec nos outils et unités actuels. Ne pas prendre en compte ces externalités peut alors mettre en danger économie et société.
Depuis plus de dix ans, diverses initiatives ont contribué à faire prendre conscience de l’importance de la biodiversité d’un point de vue économique et social, et du danger que représente sa dégradation, en particulier :
Signée par 150 chefs de gouvernement lors du Sommet de de la Terre à Rio en 1992, la Convention sur la diversité biologique (CDB) reconnaît, pour la première fois, la conservation de la biodiversité comme une « préoccupation commune à l’humanité » et une partie intégrante au processus de développement, puisqu'elle concerne les populations et leur besoin de sécurité alimentaire, de médicaments, d'air et d'eau, d'abris et plus généralement d'un environnement propre et sain dans lequel vivre. Cette convention vise trois objectifs :
Le Protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques est un traité international qui s'applique aux mouvements, d'un pays à un autre, des Organismes vivants modifiés (OVM) résultant des biotechnologies modernes. Il a été adopté le 29 janvier 2000 en tant qu'accord complémentaire de la Convention sur la diversité biologique et est entré en vigueur le 11 septembre 2003. A ce jour, il a été ratifié par 160 pays et l’Union européenne.
Depuis la 8ème Conférence des Parties (COP-8) signataires de la CDB en 2006 à Curitiba (Brésil), la nécessité d'engager le secteur privé dans l'atteinte des objectifs de la CDB est reconnu comme un enjeu prioritaire. Lors de la COP-10 à Nagoya (Japon), la Décision X/21 adoptée par les Parties signataires concerne le sujet spécifique de l'Engagement du secteur privé. Elle invite ainsi à créer des conditions qui facilitent la participation des acteurs économiques à la préservation de la biodiversité et invite directement le secteur privé à contribuer à l’application de la Convention.
La Stratégie nationale pour la biodiversité (SNB) est la concrétisation de l'engagement français au titre de la Convention sur la diversité biologique (CDB), ratifiée par la France en 1994. La SNB constitue une déclinaison majeure de la Stratégie nationale du développement durable (SNDD). Elle en respecte et applique les principes de bonne gouvernance issus du cadre de référence des projets territoriaux de développement durable et agendas 21 locaux, de la Convention d'Aarhus, de la Charte de l'environnement et de la loi de programmation relative à la mise en oeuvre du Grenelle de l'environnement.
La stratégie 2011-2020, présentée le 19 mai 2011, vise à produire un engagement plus important des divers acteurs, à toutes les échelles territoriales, en métropole et en outre-mer. Elle fixe pour ambition commune de « préserver et restaurer, renforcer et valoriser la biodiversité, en assurer l'usage durable et équitable, réussir pour cela l'implication de tous et de tous les secteurs d'activité ». La stratégie se compose de 6 orientations stratégiques déclinées en 20 objectifs couvrant tous les domaines d'enjeux pour la société.