
La COP30 sur le climat s’est achevée le 22 novembre à Belém (Brésil) par l’adoption de la « décision Mutirão ». Présentée comme une COP de mise en œuvre et marquant les dix ans de l’Accord de Paris, elle a confirmé la capacité des 194 parties à trouver un compromis tout en laissant de nombreuses attentes insatisfaites, notamment sur les énergies fossiles et la déforestation.
Le texte (Mutirão) adopté fait référence au premier bilan mondial de l’Accord de Paris et lance un « accélérateur de mise en œuvre », sans reprendre explicitement le langage de Dubaï sur la sortie des combustibles fossiles. Face aux tensions de fin de conférence, la présidence brésilienne a annoncé deux feuilles de route, l’une sur la transition hors des énergies fossiles, l’autre sur l’arrêt et l’inversion de la déforestation d’ici 2030, dont les résultats seront présentés à la COP31. Il faudra donc attendre encore pour voir émerger un plan clair et assorti d’un calendrier précis pour sortir des énergies fossiles — ce que permettrait la mise en œuvre des objectifs déjà convenus visant à tripler les énergies renouvelables, à doubler l’efficacité énergétique et à réduire les émissions de GES.
Sur l’adaptation, un nouvel objectif invite à au moins tripler les financements d’ici 2035, dans le cadre d’un volume global de 1 300 Md$ annuels pour les pays en développement, dont 300 Md$ dédiés à l’adaptation. La COP30 a également acté un accord sur la transition juste, via le Mécanisme d’action de Belém, et introduit des mentions inédites à l’intégrité de l’information climatique, ainsi qu’à l’articulation entre commerce international et climat. Entre avancées ciblées et ambition jugée limitée par plusieurs acteurs, Belém apparaît comme une étape intermédiaire avant les prochaines COP. Les débats ont été marqués par des séances tenues à huis clos et par des divergences de position, en particulier entre l’Union européenne, plusieurs pays producteurs d’énergies fossiles et des États particulièrement vulnérables quant aux effets du dérèglement climatique cherchant des garanties sur le financement de l’adaptation.